ETATS-UNIS - Le mouvement anticapitaliste gagne de l'ampleur...
Ils sont jeunes et ils sont en colère. Depuis près de trois semaines,
le mouvement Occupy Wall Street (OWS) a pris d'assaut le centre
symbolique de la finance mondiale pour protester contre les inégalités
et le « capitalisme dérégulé ». Mecredi, une nouvelle marche a eu lieu à
New York, après le blocage du pont de Brooklyn le week-end dernier. Un
autre rassemblement s'est également tenu à Washington, pour faire
pression sur le Congrès.
Michael Moore et Noam Chomsky en renfort
Après des débuts modestes, la fièvre activiste a gagné une
cinquantaine de villes américaines, depuis les premiers sacs de couchage
du berceau new-yorkais de Zuccotti Park, rebaptisé « Liberty Plaza »,
jusqu'à Philadelphie, Chicago ou Los Angeles. « On a vu ce qu'il se
passait à Athènes, au Caire, à Madrid ou à Londres. Une conscience
démocratique est en train d'émerger, même aux Etats-Unis », explique à
20 Minutes Lukas Dasquez, un étudiant de 19 ans qui a mis ses cours
entre parenthèses. Selon lui, « après avoir sauvé Wall Street, Barack Obama
doit tenir sa promesse et aider Main Street, notamment en augmentant
les impôts pour les plus riches ». A deux reprises, il a perdu ce bras
de fer contre les républicains. « A lui de montrer qu'il a des “cojones”
et qu'il est vraiment le président du changement », tranche Lukas.
Décentralisé et déstructuré, le mouvement utilise Facebook et Twitter
pour se coordonner. Moqué par la blogosphère de droite comme « une
manifestation de hippies communistes de plus », OWS a reçu le renfort de
célébrités, comme Michael Moore ou Noam Chomsky, et surtout une
demi-douzaine de syndicats majeurs.
La mobilisation de ces « indignés » aura-t-elle le même impact que le
Tea Party sur le paysage politique ? Trop tôt pour le dire, estiment
les observateurs. Pour l'instant, les manifestants apprennent encore les
fondamentaux de la désobéissance civile. Le conseil de l'activiste
canadienne Naomi Klein sur Facebook : « Surtout, ne vous laissez pas
parquer par les policiers. Asseyez-vous et croisez les bras. »
Philippe Berry
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