: Le prochain journal sera bientôt disponible...

mardi 30 août 2011

La crise a engendré davantage de pauvres en France en 2009

 

 

 

ECONOMIE - Selon une étude de l'Insee, la France métropolitaine comptait 8,2 millions de pauvres en 2009, contre 7,8 millions l'année précédente...

Si l'on sait que la crise a touché l'ensemble des Français, elle a surtout affecté les plus modestes: la France métropolitaine comptait 8,2 millions de pauvres en 2009, contre 7,8 millions l'année précédente, selon une étude de l'Insee publiée mardi.
La pauvreté touche 13,5% de la population
En 2009, 13,5% de la population étaient considérés comme pauvres, c'est-à-dire vivant avec moins de 954 euros par mois, contre 13% en 2008, détaille l'Institut de la statistique dans l'étude «Niveaux de vie en 2009».
2009 est «vraiment la première année pleine où se ressentent les effets de la crise» amorcée en 2008, a commenté auprès de l'AFP Jean-Louis Lhéritier, chef du département «Ressources et conditions de vie des ménages» à l'Insee.
Pourtant, «malgré la crise, l'évolution du niveau de vie médian est restée positive», a-t-il souligné: la moitié des Français vivait avec moins de 19.080 euros par an (1.590 euros par mois), en hausse de 0,4% par rapport à 2008.
La faute à la crise
Cette progression est toutefois restée très limitée, après une hausse de 1,7% entre 2007 et 2008, a souligné Jean-Louis Lhéritier, qui impute ce ralentissement à la crise.
Ainsi, si cette dernière a «touché tous les ménages, elle a davantage affecté les plus modestes», a-t-il ajouté, ce qui creuse encore les inégalités.
Outre l'augmentation du nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté (qui représente 60% du niveau de vie médian), l'Insee note que «le niveau de vie des 10% des personnes les plus modestes (premier décile) est inférieur à 10.410 euros annuels, en baisse de 1,1% par rapport à 2008».
Le «niveau de vie» se calcule en divisant les revenus du ménage par le nombre de personnes qui le composent mais en tenant compte des économies d'échelle (un seul réfrigérateur...) et du fait que les enfants consomment moins que les adultes. Cette notion, qui permet de comparer des ménages de taille différente, ne doit pas être confondue avec le revenu ou le salaire.
Pire, «alors que l’évolution moyenne annuelle relevée entre 2005 et 2008 pour chacun des quatre premiers déciles était d’environ +2%, la tendance s’inverse entre 2008 et 2009 : en euros constants, les quatre premiers déciles diminuent», poursuit l'étude.
La pauvreté s'accentue
Qui plus est, les personnes pauvres le sont encore plus qu'en 2008 : l'intensité de la pauvreté (l'écart entre le niveau de vie médian des personnes pauvres et le seuil de pauvreté) passe de 18,5 à 19%, note encore l'Insee.
A l'autre bout de l'échelle, «les déciles de niveau de vie supérieurs augmentent" et le niveau de vie des 10% les plus aisés est supérieur à 35.840 euros annuels, soit 0,7% de plus qu'en 2008, ce qui marque néanmoins "un ralentissement dans la progression de ce décile».
Plus de chômeurs
Sans grande surprise,les chômeurs, plus nombreux du fait de la crise, ont grossi dans les rangs des plus modestes: ils représentent 9,8% des personnes appartenant aux deux premiers déciles contre 8,5% en 2008.
Leur taux de pauvreté a cependant baissé car «plus âgés et plus qualifiés que les chômeurs de 2008, le montant de leur allocation chômage est plus élevé», explique l'Insee.
Parmi ceux qui occupent un emploi, les non-salariés ont particulièrement pâti de la crise avec un niveau de vie médian qui recule de 0,8% (à 22.400 euros) quand celui des salariés augmente de 1,4% (21.150 euros).
L'Institut estime cependant que les prestations sociales (RSA) ou les mesures ponctuelles comme la prime de Noël «atténuent quelque peu la baisse des niveaux de vie» des plus modestes.
Enfin, le niveau de vie médian des retraités augmente de 1,3% à 19.030 euros annuels et leur taux de pauvreté est stable, à 9,9%.
© 2011 AFP

mercredi 24 août 2011

Premières mesures d'austérité imposées au peuple Français

Chers collègues,

Comme nous vous l’annoncions dans notre billet du mois de juillet consultable sur le blog www.cfdtmairiefleurymerogis.blogspot.com les mesures d’austérité imposées aux peuples grecques, espagnoles, italiens, portugais allaient bien s’imposer un jour ou l’autre au peuple de France.

On ne parlera pas de l’Afrique, qui connait actuellement une situation désastreuse, ou de millions de gens n’ont pas de quoi manger et meurent chaque jour, nous y reviendrons dans un prochain billet ou nous détaillerons précisément la situation. 

Revenons à notre cher pays, notre Fifi nationale (François Fillon), vient d’annoncer au 20H de ce mercredi 24 Août une série de mesures pour soi disant éradiquer la dette,  et ceci n’est qu’une mise en bouche de ce qui nous attend…l’apéro comme diront certains.

Les taxes sur le tabac vont augmenter de 6% dès le mois d’octobre puis à nouveau de 6% en 2012 permettant de générer 690 millions d’euros de recettes supplémentaires.

L'alcool fort est aussi dans le collimateur. Chaque bouteille d’un litre dont le degré est supérieur à 40% verra son prix majoré de 90 centimes dès 2012. Une mesure qui rapportera 340 millions d’euros, ceux qui aiment le rhum ou le whisky seront servis…amateurs d’apéros vous êtes prévenus.

Comme toutes les économies sont bonnes à prendre, le gouvernement s’attaque, sous couvert de santé publique et de lutte contre l’obésité, aux boissons avec du sucre ajouté.  La hausse du prix des sodas fera gagner 120 millions d’euros par an.

Les parcs à thème (foires, salons, manèges forains…) ne sont pas épargnés non plus. Le taux de TVA passera de 5,5% à 19,6% générant ainsi 90 millions de recettes en plus l’an prochain.
Moi qui voulais aller à Disneyland c’est fichu !

Au final, les niches fiscales seront re-rabotées de 10%. Ainsi, les plus-values immobilières seront revues «sans remettre en cause l'exonération dont bénéficie la résidence principale».

Et bien évidemment la taxation sur les hauts revenus de nos riches, mais on ne va pas pleurer sur le sort, hein ?

Voilà pour le moment, mais le déficit est tel que c’est comme « siffler » dans un violon …

Parce que la réalité nous saute aux yeux ou à la gorge, comme vous voulez :

La dette du pays s'est accrue pour atteindre le montant total de 1646,1 milliards d'euros, soit 84,5% du PIB dixit l’insee.

Le paiement des intérêts de la dette deviendra en 2011, accrochez vous bien, le premier poste du budget : 46,9 milliards, contre 44,5 pour l’Education nationale (et 30,1 pour la défense).
Avant même de songer à la moindre dépense publique, il faut déjà réserver 46,9 milliards pour payer les intérêts de la dette ! Alors je vous laisse imaginer l’effet de ces mesures sur la dette. Non pardon sur l’intérêt de la dette.

Comprenez  - vous l’enjeu de cette charge ? effectivement parler d’une dette publique qui a dépassé les 1600 milliards, c’est trop abstrait, surtout quand on touche 1390€ par mois, Mais on peut dire qu’elle représente plus de 25 000 euros par personne.

Dire que la dette absorbe une part croissante de l’épargne est abstrait ; mais expliquer que plus l’Etat emprunte, moins les entreprises ont d’argent pour investir et créer des emplois ça c’est concret.

Dire que le budget est financé à crédit est abstrait ; mais dire que nous faisons payer à nos enfants nos folles dépenses de fonctionnement d’aujourd’hui, nos salaires de fonctionnaires et nos prestations d’assurance-maladie est plus que concret et chacun comprend que c’est immoral : nous volons nos enfants et tout ça pour leur léguer une économie en perdition


Les mois qui viennent, je dirais même les années vont êtres rudes, alors épargnez un max, ne vendez pas votre or, ne fumez plus, n’invitez plus les amis qui boivent beaucoup et prenez de bonnes résolutions pour 2012 en arrêtant de fumer.

Blagues à part, ça va être chaud, donc il faut qu’on se préparer, car le pire est à venir.

Alors N’attendez plus rejoignez-nous www.cfdtmairiefleurymerogis.blogsopt.com pour mener ce combat ensemble.






Section Mairie de Fleury Mérogis 
cfdtmairiefleurymerogis@gmail.com

mardi 23 août 2011

Droits et moyens syndicaux dans la fonction publique en discussion pour un accord avant les élections d’octobre



Le ministre de la Fonction publique François Sauvadet souhaite ouvrir à la mi-septembre des négociations sur les droits et moyens syndicaux dans la fonction publique afin d'aboutir à un accord avant les élections professionnelles du 20 octobre, a-t-on appris mercredi 20 juillet 2011 auprès du ministère.


« Nous sommes dans une phase de post-concertation mais le chemin de la négociation sera très difficile », a-t-on indiqué au cabinet du ministre.
Depuis les accords de Bercy de 2008 sur la rénovation du dialogue social, le ministère et les organisations syndicales sont en discussion sur ce sujet.
La nécessité de simplifier le cadre juridique sur les droits et moyens syndicaux pour aboutir à plus de transparence est globalement acceptée par les syndicats dans la mesure où les moyens (financiers, techniques et humains) mis à leur disposition sont maintenus.
Ce qui va changer, la clé de répartition en fonction des sièges et des voix obtenus, divise en revanche les syndicats. Y aura-t-il un socle minimal (de 10 à 20 %) accordé à toutes les organisations syndicales ou un seul principe, pas de siège pas de droits ?
Ce sera le principal objet des négociations à venir.
250 euros par an et par agent - Selon une estimation établie en 2010 à partir d’un rapport de 4 inspections générales de la Fonction publique dans deux départements (Loiret, Rhône), les moyens accordés aux syndicats sont estimés à 250 euros par an et par agent, soit 1,3 milliard d’euros pour les trois fonctions publiques (Etat, hôpitaux, collectivités).
Ce rapport note néanmoins une sous-consommation des trois types d’autorisations spéciales d’absence (ASA) pour les syndicalistes, souvent compensée par des décharges d’activité de service (DAS).
Il propose donc de simplifier et d’unifier les dispositifs avec l’obligation pour les syndicats de faire un bilan annuel des moyens alloués. Il suggère aussi une valorisation des acquis de l’expérience pour les représentants syndicaux qui perdraient leur mandat.
Les élections professionnelles du 20 octobre ne concerneront que deux fonctions publiques (Etat et hospitalière). La fonction publique territoriale ne sera soumise aux nouvelles règles qu’en 2014, date à laquelle les élections professionnelles auront lieu dans les trois fonctions publiques en même temps.
Source : La gazette des communes

dimanche 21 août 2011

Jusqu’où la crise peut-elle bien nous mener ?

 


Malgré les efforts que nos politiques déploient actuellement pour nous amadouer, la réponse qui sera apportée à la question que je me posais il y a peu ne fait aucun doute : les pauvres, une fois encore, devront payer. Malgré quelques annonces concernant de nouveaux impôts pour les riches ou la participation “volontaire” des banques aux frais de “gestion de crise”, il apparaît que ce qui nous attend maintenant fera passer le recul de l'âge légale de départ à la retraite pour une broutille : c'est désormais tout le système social français qui se prépare à être démantelé, et avec lui la solidarité envers les plus faibles, les acquis du Conseil National de la Résistance, enfin le contrat social dans son ensemble… En France, mais aussi partout en Europe.
Ce qui est étrange dans tout ça, c'est d'une part le silence des peuples, qui espèrent inconsciemment la remontée de la bourse et la perpétuation de ce système, et d'une autre la précision du timing, qui pousserait presque les mauvais esprits à croire que les mesures proposées ces derniers jours étaient déjà dans les cartons, n'attendant plus que les vacances pour apparaître au grand jour, dans le silence résigné des citoyens qui “ne comprennent rien à ces choses là”.
C'est qu'en quelques jours les choses se sont précipitées, et on nous a très vite sorti quelques mesures dont le fichier national des “profiteurs 'du bas'”, pour traquer les 2 et quelques pourcents de fraudeurs (il faudra payer combien pour mettre ce fichier en place ?), qui plus est accolé à un fichier de fraudes des entreprises (les petites hein, pas les grosses, légalement dans des paradis fiscaux) ; comme si les sacrifices qui seront réclamés au peuple devaient s'arrêter là…
Mais bien sûr tout cela n'est que poudre aux yeux : en réalité, c'est toute la solidarité, celle qui faisait il n'y a pas si longtemps encore la fierté de la France, qui s'apprête à disparaître dans le gouffre de la crise. Si on se penche un peu sur la proposition d'inscrire dans la Constitution la fameuse “règle d'or” économique empêchant les déficits futurs, on s'aperçoit qu'elle n'est rien de moins que l'arrêt de mort de l'Etat social, remettant en cause toutes les subventions accordées aux plus démunis (associations de bénévoles, réinsertion, prévention, aides sociales…) de manière définitive. Et si on ajoute à cela les dispositions imposées par la BCE à l'Espagne et l'Italie, on comprendra aisément que le pouvoir politique (ceux qu'on a élu !) ne contrôle plus grand chose…
Si on s'appuie sur ces éléments pour tenter d'appréhender les conséquences de la crise sur les populations, il apparait alors que les réformes en projet les toucheront directement dans leur vie quotidienne, et contribueront à l'énervement des liens sociaux, déjà fragilisés par une situation difficile : le climat social, en France comme ailleurs, risque alors de se tendre encore, et on ne saurait exclure totalement la possibilité d'une montée de la colère de la part des plus démunis.
Les “émeutes” en Angleterre ne seraient-elles pas d'ailleurs le symptôme d'une maladie pourtant bien connue, la misère ? La misère qui engendre la colère et la violence, comme on l'a vu déjà en Tunisie, en Egypte ou ailleurs, et qui parfois dégénère même en mouvement de révolte contre un gouvernement trop injuste… et souvent trop prompt à la répression.
C'est là qu'il s'agit de remettre les choses en perspective : car si les réformes prochaines exigées par le pouvoir financier sont effectivement mises en place par le pouvoir politique, alors il faudra s'attendre à la multiplication des violences comme à celle des “réactions” à ces violences, du fait même de la misère “logiquement” engendrée par ces réformes. C'est même à cette éventualité que nos gouvernants semblent aujourd'hui se préparer, comme on l'a vu ces derniers jours en Angleterre, et comme le prouve l'incroyable hypocrisie autour des réseaux sociaux dont « lemonde.fr » nous fait écho à travers deux articles publiés à trois jours d'intervalle (voir “ici“ et “ici“ ) : échaudés par les « révolutions arabes », internet (le seul média fédérateur susceptible de conduire à l'organisation unie d'un mouvement contestataire de grande ampleur) est la principale cible à laquelle s'attaqueront les gouvernants pour empêcher les révoltes de se transformer en révolution.
Cet exemple est également à mettre en relation avec les pourparlers actuels sur la « gouvernance européenne », car les tensions sociales qui s'ajouteront aux tensions économiques rendront certainement cette option inévitable : le « coup d'Etat » pour la prise de pouvoir de l'ensemble de l'Union européenne par le couple franco-allemand sera alors pleinement justifié, comme la fameuse « lettre ouverte » du président nous y préparait déjà il y a quelques semaines, réclamant dans celle-ci une sorte « d'union sacrée » destinée à mettre en place cette nouvelle gouvernance.
Peu à peu, on le voit bien, se dessinent les contours de cette nouvelle gouvernance (dont la crise se trouve finalement être l'élément “déclencheur”), qui fondée sur de telles bases ne laisse présager rien de bon. Car une fois cette nouvelle gouvernance engagée, il deviendra alors difficile de se séparer du joug qu'on nous aura imposé.
Si on imagine maintenant que ces mesures drastiques ne suffisent pas , on pourrait même envisager (pour les plus pessimistes) l'instauration d'une sorte « d'état d'urgence » destinée à « lutter contre les violences » qui ne manqueraient pas de se produire alors, ce qui nous conduirait à subir un régime qui n'aurait désormais plus rien à envier à ceux qui étaient encore il n'y a pas si longtemps (avant de devenir des tyrans sanguinaires) des amis fidèles…
Mais dans ce cas-là, qui les empêcheraient alors de réprimer leurs opposants ?
Caleb Irri

mardi 16 août 2011

L’austérité imposée par les dettes exacerbe les tensions sociales





Mise sous tutelle des Etats, réforme forcée des marchés du travail et des systèmes de retraite: le prix à payer est lourd pour les pays de la zone euro qui ploient sous le poids de la dette et les remèdes proposés ont un goût amer pour les classes moyennes.

Le président de la Banque centrale européenne Jean Claude Trichet a invité le 9 août les gouvernements à « faire leur travail » pour réduire leurs déficits. Sous la pression de l’Allemagne, il s’est montré beaucoup plus sec à l’adresse des autorités italiennes et espagnoles, sommées d’adopter d’urgence une « série de décisions pour accélérer le retour à une situation budgétaire normale ».
« Un massacre social » – La marche à suivre pour obtenir l’aide la BCE sous la forme d’un rachat de dette a été détaillée dans une lettre, dont le contenu a été divulgué par le quotidien italien « Corriere della Sera ». La méthode et les mesures réclamées ont soulevé un tollé de protestations dans la péninsule où l’on parle de « mise sous tutelle ».
« C’est un massacre social », a dénoncé le chef de la gauche modérée Luigi Bersani. « Pas question de toucher aux retraites et de mettre à genoux les classes moyennes », s’est pour sa part insurgé Umberto Bossi, le patron de la Ligue du Nord, le mouvement populiste membre du gouvernement dirigé par Silvio Berlusconi.
La Commission européenne montre un embarras certain devant la brutalité de la méthode. La BCE exige en effet des autorités italiennes de trouver 20 à 25 milliards d’économies pour 2013, et pour ce faire préconise une plus grande facilité dans les licenciements, une réforme des systèmes de retraite et de soins de santé, une hausse de la TVA et un programme de privatisations. Peu ou prou les mesures exigées de la Grèce et du Portugal, deux pays placés sous assistance financière par leurs partenaires européens.
« C’est un fait, il va falloir accepter de renoncer à des acquis et de perdre des avantages sociaux », reconnaissent les services de la Commission européenne chargés de contrôler que les gouvernements assistés exécutent bien leurs devoirs. Mais la faute incombe aux gouvernements, car « ils ont trop attendu pour mener les réformes structurelles nécessaires », se défendent-ils. « Aujourd’hui, il n’y a plus de marge de croissance pour aider ces réformes, alors ce sera plus dur », expliquent-ils.
La purge vaut pour tous les Etats endettés. La France va devoir trouver 60 milliards d’euros pour revenir dans les clous d’un déficit à 3% du PIB en 2013. Les mesures seront nécessairement douloureuses, estiment les économistes.
La justification de cette cure d’austérité vaut beaucoup de critiques à la Commission, dont le président, l’ancien Premier ministre conservateur portugais José Manuel Barroso, est décrit comme un « ultralibéral ». « C’est une caricature », dénonce son entourage, qui insiste sur les recommandations faites aux Etats le 6 juin de ne pas tailler dans les dépenses de nature sociale, car ce serait « scier la branche pour la reprise de la croissance » dans l’Union européenne. « La tendance est à la relance. Elle sera molle, mais il faut l’encourager », plaide Bruxelles.
Les indignés se regroupent – L’austérité imposée risque toutefois de provoquer des réactions violentes, comme cela a été constaté en Grèce. Le chômage des jeunes est devenu alarmant. Un jeune sur 5 est sans emploi dans l’Union européenne et de plus en plus de diplômés ne trouvent aucun débouché.
La colère gronde et les « indignés » se regroupent. Parti d’Espagne, le mouvement mobilise un peu partout en Europe. Une manifestation est prévue en octobre à Bruxelles. « Le mois d’août sera long » sur le front de la crise de la dette et la rentrée sociale s’annonce « chaude », s’inquiètent les services de la Commission.
Source : La gazette des communes

samedi 13 août 2011

Bulletin d'anticipation GEAB du LEAP2020 .

Le Laboratoire Européen d'Anticipation Politique est un groupe de réflexion (think-tank) qui a élaboré et formalisé la méthode d’anticipation politique. Fondé en 1997 par Franck Biancheri, son site europe2020.org est un portail européen sur l’anticipation politique avec une position d'européen, indépendant de tout gouvernement et de tout groupe d’intérêt

16/06/2011 - GEAB 56 - Dernière alerte avant le choc de l'Automne 2011 - Quand 15.000 milliards USD d'actifs financiers partiront en fumée


Le 15 Décembre 2010, dans le GEAB N°50, l'équipe de LEAP/E2020 anticipait l'explosion des dettes publiques occidentales pour le second semestre 2011. Nous décrivions alors un processus qui partirait de la crise des dettes publiques européennes (1) pour mettre ensuite le feu au cœur du système financier mondial, à savoir la dette fédérale US (2). Et nous voici, avec ce GEAB N°56, à l'orée du second semestre 2011, avec une économie mondiale en plein désarroi (3), un système monétaire global de plus en plus instable (4) et des places financières qui sont aux abois (5), tout cela malgré les milliers de milliards d'argent public investis pour éviter précisément ce type de situation. L'insolvabilité du système financier mondial, et au premier chef du système financier occidental, revient à nouveau sur le devant de la scène après un peu plus d'une année de politiques cosmétiques visant à noyer ce problème fondamental sous des tombereaux de liquidités.

Nous avions estimés en 2009 que la planète comptait environ 30.000 milliards USD d'actifs-fantômes. La moitié à peu près s’est envolée en fumée en six mois entre Septembre 2008 et Mars 2009. Pour notre équipe, c'est maintenant au tour de l'autre moitié, les 15.000 milliards d'actifs-fantômes restants, de s'évanouir purement et simplement entre Juillet 2011 et Janvier 2012. Et cette fois-ci, les dettes publiques seront de la partie également, contrairement à 2008/2009 où ce sont essentiellement les acteurs privés qui avaient été touchés. Pour prendre la mesure du choc qui se prépare, il est utile de savoir que même les banques américaines commencent à réduire leur utilisation des Bons du Trésor US pour garantir leurs transactions, par crainte des risques croissants pesant sur la dette publique US (6).

Pour les acteurs de la planète financière, le choc de l'Automne 2011 va ainsi correspondre au sens littéral au fait de sentir le sol se dérober sous leurs pieds, puisque c'est bien le socle du système financier mondial, le Bon du Trésor US, qui va s'enfoncer brutalement (7).

Evolution de la dette fédérale US et projections (2000-2016) (en Milliards USD) - Sources : US Treasury / Berruyer / GEAB, 06/2011
Evolution de la dette fédérale US et projections (2000-2016) (en Milliards USD) - Sources : US Treasury / Berruyer / GEAB, 06/2011
Dans ce GEAB N°56, nous abordons les deux aspects les plus dangereux de ce choc de l'Automne 2011, à savoir :
. le mécanisme de détonateur des dettes publiques européennes
. le processus d'explosion de la bombe US en matière de dettes publiques.

Parallèlement, dans ce contexte d'accélération du rééquilibrage des rapports de force planétaire, nous présentons l'anticipation d'un processus géopolitique fondamental concernant la tenue d'un sommet Euro-BRICS d'ici 2014.

Enfin, nous concentrons nos recommandations sur les moyens d'éviter de faire partie de ces 15.000 milliards d'actifs-fantômes qui vont s'envoler en fumée dans les prochains mois, avec une mention toute particulière pour l’immobilier résidentiel occidental dont l’effondrement des prix que nous anticipons pour 2015 commence en fait dès 2012.

Dans le communiqué public du GEAB N°56, nous présentons une partie de l'anticipation sur le mécanisme de détonateur des dettes publiques européennes.

Composition du bilan de la Banque Centrale Européenne (rouge : titres adossés à des actifs / bleu clair : bons du secteur public / vert : titres bancaires / bleu foncé : titres d'autres entreprises / beige : autres) - Sources : Spiegel / BCE, 05/2011
Composition du bilan de la Banque Centrale Européenne (rouge : titres adossés à des actifs / bleu clair : bons du secteur public / vert : titres bancaires / bleu foncé : titres d'autres entreprises / beige : autres) - Sources : Spiegel / BCE, 05/2011

Le mécanisme de détonateur des dettes publiques européennes

Les opérateurs financiers anglo-saxons jouent aux apprentis-sorciers depuis maintenant une année et demie et les premiers titres du Financial Times en Décembre 2009 sur la crise grecque devenue rapidement une soi-disant « crise de l'Euro ». Nous ne reviendrons pas sur les péripéties de cette formidable manipulation de l'information (8) orchestrée depuis la City de Londres et Wall Street puisque nous y avons déjà consacré de nombreuses pages dans plusieurs GEAB tout au long de cette période. Contentons-nous de constater que dix-huit mois plus tard, l'Euro se porte bien alors que le Dollar continue sa descente aux enfers par rapport aux grandes devises mondiales ; et que tous ceux qui ont parié sur la dislocation de la zone Euro ont perdu beaucoup d'argent. Comme nous l'avions anticipé la crise favorise l'émergence d'un nouveau souverain, l'Euroland, qui permet aujourd'hui à la zone Euro d'être bien mieux préparée que le Japon, les Etats-Unis ou le Royaume-Uni (9) au choc de l'Automne 2011 … même si elle est en train de jouer un rôle de détonateur en la matière, bien malgré elle. Le « bombardement » (car il faut bien appeler les choses par leur nom) (10), entrecoupé de pauses de quelques semaines (11), auquel est soumis l'Euroland depuis tout ce temps, a en fait eu trois effets majeurs consécutifs, très éloignés pour deux d'entre eux des résultats escomptés par Wall Street et la City :

1. Dans un premier temps (Décembre 2009 – Mai 2010), elle a fait disparaître le sentiment d'invulnérabilité de la devise européenne tel qu'il s'était constitué en 2007/2008, en introduisant le doute sur sa pérennité et surtout en relativisant l'idée que l'Euro était l'alternative naturelle au Dollar US (voire son successeur).

2. Puis, dans un deuxième temps (Juin 2010 – Mars 2011), elle a amené les dirigeants de l'Euroland à mettre en chantier à « très grande vitesse » toutes les mesures de sauvegarde, de protection et de renforcement de la monnaie unique (mesures qui auraient dû être prises il y a déjà de nombreuses années). Ce faisant elle a redynamisé l'intégration européenne, replacé à la tête du projet européen le noyau fondateur, et marginalisé le Royaume-Uni en particulier (12). Parallèlement elle a stimulé un soutien de plus en plus appuyé à la monnaie européenne de la part des BRICS, Chine en-tête, qui après un moment de flottement se sont rendus compte de deux choses fondamentales : d'une part les Européens agissaient sérieusement pour faire face au problème ; et d'autre part, au vu de l'acharnement anglo-saxon, l'Euro était sans aucun doute un instrument essentiel pour toute tentative de sortie du « monde Dollar » (13).

3. Enfin, actuellement (Avril 2011 – Septembre 2011), elle conduit la zone Euro à entreprendre de toucher aux sacro-saints investisseurs privés afin de les mettre à contribution pour résoudre le problème grec via notamment des extensions « volontaires » des délais de remboursement (ou toute autre forme de coupe dans les profits escomptés) (14).

Comme on peut l'imaginer, si le premier impact était bien l'un des objectifs poursuivis par Wall Street et la City (outre le fait de détourner l’attention des problèmes massifs du Royaume-Uni et des Etats-Unis), les deux autres en revanche sont des effets totalement contraires au but recherché : affaiblir l'Euro et réduire son attractivité mondiale.

Surtout qu'une quatrième séquence se prépare qui va voir, d'ici le début 2012 (15), le lancement d'un mécanisme d'Eurobonds, permettant de mutualiser une partie des émissions de dettes des pays de l'Euroland (16), ainsi que l'inévitable pression politique croissante (17) à augmenter la part de la contribution privée dans ce vaste processus de restructuration (18) de la dette des pays périphériques de la zone Euro (19).

Evolution de la dette grecque et de sa composition (2011-2015) (en Milliards €) (rouge : dette arrivant à échéance ; vert : déficit budgétaire ; violet : prêts UE ; marron : prêts FMI ; bleu : autre) - Sources : Le Figaro / SG CIB, 05/2011
Evolution de la dette grecque et de sa composition (2011-2015) (en Milliards €) (rouge : dette arrivant à échéance ; vert : déficit budgétaire ; violet : prêts UE ; marron : prêts FMI ; bleu : autre) - Sources : Le Figaro / SG CIB, 05/2011
Et avec cette quatrième séquence on entre dans le cœur du processus de contagion qui va faire exploser la bombe de l'endettement fédéral US. Car, d'une part, en créant un contexte médiatique et financier mondial ultra-sensibilisé aux questions d'endettement public, Wall Street et la City ont rendu visible l'ampleur insoutenable des déficits publics US, britannique et japonais (20). Cela a même obligé les agences de notation, fidèles chiens de garde des deux places financières, à se lancer dans une folle course à la dégradation des notes des Etats. C'est pour cette raison que les Etats-Unis se retrouvent maintenant sous la menace d'une dégradation, comme nous l'avions anticipé, alors même que cela paraissait impensable à la plupart des experts il y a seulement quelques mois. Et parallèlement, le Royaume-Uni, la France, le Japon, … se retrouvent également dans le collimateur des agences (21).

Rappelons-nous que ces agences n'ont jamais rien anticipé d'important (ni les subprimes, ni la crise mondiale, ni la crise grecque, ni le Printemps arabe, …). Si elles dégradent à tout va aujourd'hui, c'est qu'elles sont prises à leur propre jeu (22). Il n'est plus possible de dégrader A sans toucher à la note de B si B n'est pas en meilleure situation. Les « présupposés » sur le fait qu'il est impossible à tel ou tel Etat de faire défaut sur sa dette n'ont pas résisté à trois ans de crise : c'est en cela que Wall Street et la City sont tombés dans le piège qui guette tous les apprentis-sorciers. Ils n'ont pas vu qu'il leur serait impossible de maîtriser cette hystérie entretenue autour de la dette grecque. Ainsi aujourd'hui, c'est au Congrès US, dans le cadre du violent débat sur le plafond d'endettement et les coupes budgétaires massives, que se développent les conséquences des articles manipulateurs de ces derniers mois sur la Grèce et la zone Euro. Encore une fois, notre équipe ne peut que souligner que si l'Histoire a un sens, c'est indéniablement celui de l'ironie.

Evolution de la production industrielle en Chine (rouge) et en Inde (vert) (2006-2011) - Source : Marketwatch / Factset China / India Stats, 06/2011
Evolution de la production industrielle en Chine (rouge) et en Inde (vert) (2006-2011) - Source : Marketwatch / Factset China / India Stats, 06/2011
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Notes:

(1) Y compris le fait que les investisseurs privés (notamment les banques) seraient mis à contribution pour résoudre le problème de la dette grecque.

(2) Sans oublier bien sûr les dettes des collectivités locales américaines.

(3) Les Etats-Unis repartent en récession. L'Europe ralentit tout comme la Chine et l'Inde. L'illusion d'une reprise mondiale est désormais bien terminée. C'est d'ailleurs cette situation très inquiétante qui explique pourquoi les grandes entreprises accumulent de la trésorerie : elles ne veulent pas se retrouver comme en 2008/2009 dépendantes de banques elles-mêmes en panne de liquidités. Selon LEAP/E2020, les PME et les particuliers devraient utilement méditer cette situation. Source : CNBC, 06/06/2011

(4) James Saft, éditorialiste de renom pour Reuters et le New York Times, en est même au point de souhaiter « bon vent à l'hégémonie du Dollar ». Source : Reuters, 19/05/2011

(5) Les bourses savent que la « fête » est finie avec la fin du Quantitative Easing US et le retour de la récession. Et les opérateurs financiers ne savent plus comment trouver des placements profitables et pas trop risqués.

(6) Source : CNBC/FT, 12/06/2011

(7) Même l'Arabie saoudite s'inquiète désormais publiquement par la bouche du Prince AlWaleed qui évoque la « bombe de la dette US ». Source : CNBC, 20/05/2011

(8) Dernier exemple en date : la manifestation anti-austérité du 04/06 à Athènes qui a péniblement rassemblé moins de 1.000 manifestants alors que les médias anglo-saxons ont à nouveau titré sur cette preuve de rejet de la population grecque … évoquant des milliers de manifestants. Sources : Figaro, 05/06/2011 ; Financial Times, 05/06/2011 ; Washington Post, 06/06/2011

(9) Le Telegraph du 07/06/2011 nous apprend par exemple que depuis les années 1980, le Royaume-Uni a dépensé 700 Milliards £ de plus qu'il n'a gagné. Une bonne partie de cette somme entre dans les 15.000 Milliards d'actifs-fantômes qui vont disparaître prochainement.

(10) On peut constater l'épuisement du discours sur la "fin de l'Euro" par le fait que Wall Street en est réduit à faire intervenir régulièrement désormais Nouriel Roubini pour tenter de crédibiliser cette fable. Le pauvre Roubini, dont les travaux d'anticipation n'ont ni prévu la crise mondiale ni jamais dépassé six mois, se voit réduit à devoir prévoir la "fin de l'Euro" d'ici cinq ans, ou au moins une réforme fondamentale de la zone Euro pouvant d'ailleurs aboutir à une intégration européenne renforcée. Nous citons l'auteur d'après sa récente intervention dans un congrès à Singapour reprise dans le Figaro du 14/06/2011. Donc, si on résume la prédiction de Nouriel Roubini, il y aurait une fin de l'Euro d'ici 5 ans sauf si en fait l'Euro se retrouve renforcé via la mise en place définitive d'un "nouveau souverain", l'Euroland. Quelle anticipation ! Au-delà de l'effet d'annonce racoleur, cela consiste à dire que d'ici cinq ans (durée infiniment longue en temps de crise, et Roubini parlait d'échéances beaucoup plus rapprochées il y a encore quelques mois), il peut se passer une chose ou son contraire. Merci Docteur Roubini ! C'est difficile d'essayer de faire de la prospective et de travailler pour Wall Street en même temps. Enfin, il faut ce qu'il faut pour essayer de convaincre (en vain) les Asiatiques de ne pas vendre les actifs en Dollars au profit de ceux en Euro.

(11) Quand les experts et médias anglo-saxons ne peuvent vraiment plus rien inventer pour légitimer de garder « la crise de l'Euro » en une.

(12) Mais aussi la Suède dont les élites continuent à vivre dans le monde d'après 1945, celui où elles ont pu s'enrichir en profitant des problèmes du reste du continent. A propos du Royaume-Uni, la City continue à tenter en vain d'éviter de passer sous le contrôle des autorités européennes comme nous l'apprend cet article du Telegraph du 30/05/2011. Le plus amusant dans cet article est l'image retenue par le journal : un drapeau européen en lambeaux. Pourtant c'est bien la City qui est en train de perdre son indépendance historique au profit de l'UE et pas le contraire. C'est une illustration flagrante de l'impossibilité de comprendre les évènements qui se déroulent en Europe en passant par les médias britanniques, même quand il s'agit du Telegraph, excellent par ailleurs en ce qui concerne sa couverture de la crise.

(13) D'où leur motivation à acheter la dette de l'Euroland. Source : Reuters, 26/05/2011

(14) Sources : YahooActu, 13/06/2011 ; DeutscheWelle, 10/06/2011 ; Spiegel, 10/06/2011

(15) La crise ne permettra pas à l'Euroland d'attendre 2013, date prévue pour réviser le système adopté en Mai 2010, pour trancher ce débat.

(16) Diverses formules sont à l'étude mais les plus probables s'organisent toutes autour d'un système d'émission de dette publique à deux niveaux : une émission bénéficiant de la signature commune de l'Euroland (et donc de taux très bas) pour un montant allant jusqu'à un pourcentage maximum du PIB de chaque Etat (40%, 50%, 60% … aux dirigeants de l'Euroland de choisir) ; au-delà de ce seuil, les émissions ne sont plus garanties que par la seule signature de l'Etat concerné, impliquant des taux rapidement très élevés pour les élèves les moins sérieux de la classe.

(17) A ce sujet, il est regrettable que les médias internationaux s'intéressent plus aux quelques milliers de manifestants grecs (voir plus loin dans ce numéro du GEAB un exemple flagrant des différences immenses entre chiffres réels et chiffres des médias anglo-saxons) censés incarner le refus de l'austérité européenne et la faiblesse de la zone Euro, plutôt qu'à l'attente réelle des Grecs dont cette lettre ouverte des intellectuels grecs qui accusent non pas l'Euroland mais leurs propres élites politiques et financières d'être incapables de respecter leurs engagements et appellent à la mise à niveau du système politico-social grec avec celui du reste de l'Euroland. Source : L'Express, 09/06/2011

(18) A propos du mot « restructuration » sur lequel délirent à longueur d'articles ou d'émissions les économistes et financiers en tous genres, notre équipe souhaite apporter une précision limpide de simplicité : il est évident qu'une partie de la dette grecque appartient à ces 15.000 milliards d'actifs-fantômes qui vont s'évaporer dans les mois à venir. Peu importe le mot utilisé, « restructuration », « défaut », …, comme nous l'avions indiqué dans des GEAB précédents, l'Euroland organisera un processus qui fera perdre aux moins puissants ou aux plus exposés des créanciers une partie significative de leurs engagements sur la Grèce. C'est cela qu'on appelle une crise. Et la « raison d'Etat » fonctionne toujours de la même manière. Mais, de toute façon, d’ici là, le problème se sera déplacé vers les Etats-Unis, le Japon, le Royaume-Uni, et plus personne ne prêtera attention au cas grec dont les montants sont ridicules en comparaison : Grèce, 300 milliards EUR ; USA, 15.000 milliards USD.

(19) Et l'examen prochainement par la Cour Constitutionnelle de Karlsruhe de recours contre le Fonds de stabilisation européen, s'il ne remettra pas en cause les décisions prises, va accroître la pression en Allemagne pour que le secteur privé soit partie prenante des solutions, c'est-à-dire des pertes. Source : Spiegel, 13/06/2011

(20) Un calcul très simple permet de prendre la mesure de la différence entre le problème grec actuel et la crise US en préparation : les banques en particulier vont être obligées de prendre en charge entre 10% et 20% du coût de renflouement de la dette grecque, soit entre 30 et 60 Milliards EUR. C'est ce qui "excite" les agences de notation ces jours-ci à propos des banques européennes. L'explosion de la bombe de la dette fédérale US imposera au minimum un coût aux proportions identiques pour les banques et autres détenteurs institutionnels de cette dette. On parle donc dans ce cas (une estimation conservatrice car la nature même de l'utilisation des Bons US impliquera une contribution privée plus importante) de montants compris entre 1.500 et 3.000 milliards USD. C'est cohérent avec notre estimation des 15.000 milliards d'actifs-fantômes qui disparaîtront dans les trimestres à venir.

(21) Sources : Reuters, 08/06/2011 ; Le Monde, 11/06/2011 ; FoxNews, 30/05/2011

(22) Et l'une des conséquences de ce jeu, c'est que les Européens se préparent non seulement à encadrer sévèrement les méthodes des agences de notation, mais ils vont tout simplement créer des concurrents aux agences anglo-saxonnes, comme l'ont déjà fait les Chinois dont l'agence Dagong estime que les Etats-Unis sont entrés dans un processus de défaut sur leur dette. En perdant le monopole de la mesure du risque, Wall Street et la City vont ainsi perdre leur aptitude à faire ou défaire les fortunes. Sources : CNBC, 02/06/2011 ; YahooNews, 10/06/2011