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mardi 19 juin 2012

Article de presse Essonne Info

 

 

Partie de « menteur-menteur » à Fleury-Mérogis 

 

Social. Le conflit s’est déclaré la semaine dernière. Les agents de la mairie de Fleury portent un paquet de revendications sur l’amélioration de leurs conditions de travail et se plaignent d’entraves syndicales exercées par la mairie. De son côté, David Derrouet, maire de la ville, dénonce un harcèlement sur certains agents non grévistes. 


A deux jours du scrutin de second tour des législatives, un mouvement de grève a secoué la ville de Fleury-Mérogis. Les délégués syndicaux CGT-CFDT de la mairie, suivis par une partie des agents municipaux ont cessé le travail pour dénoncer une « souffrance au travail » et une série « d’entraves syndicales » qui viseraient à empêcher les délégués du personnel d’exercer pleinement leur fonction.
Les représentants syndicaux avancent plusieurs éléments. Ils dénoncent une série de mises au placard des personnes « gênantes pour la mairie » et des manœuvres de discréditation de l’action syndicale « comme une pétition mise en circulation par la mairie dénonçant des harcèlements envers certains agents non grévistes » . David Derrouet, maire de Fleury depuis deux ans grâce au soutien des mêmes agents syndiqués avec qui il est aujourd’hui en conflit, confirme l’existence d’une telle pétition mais dément son origine supposée : « Cette pétition a été impulsée par certains agents qui ont subi des pressions parce qu’ils refusaient de rejoindre le mouvement de grève. » Une affirmation qui fait bondir les syndicats : « Il s’agit tout simplement de mensonges sans fondement, coupe court Chakir Farrisi de la CFDT, de notre côté, nous avons intercepté une pétition à charge contre notre travail de représentants du personnel et nous affirmons que certains ont subi des pressions pour la signer. »

Des revendications à 500 000 euros pour certains, à zéro centime pour d’autres 

Sur le fond des revendications, le jeu du « menteur-menteur » continue. Le maire PS rejette la possibilité de répondre favorablement à l’ensemble des revendications, mais laisse entendre qu’il accèdera à certaines d’entre elles. Pour expliquer sa position, il avance des problèmes financiers : « Il faudrait débourser cinq cent mille euros pour accéder aux demandes des grévistes, autant dire qu’on ramènerait la ville à la banqueroute de laquelle nous l’avons sortie ces deux dernières années. »

Les agents qui tiennent le piquet de grève depuis la semaine dernière, dénoncent un manque de concertation : « La mairie devrait consulter les syndicats avant de boucler le budget, regrette Filipe Ramos de la CGT, et qu’on ne nous parle pas du coût de nos revendications alors que la plupart d’entre elles coûteraient zéro centime. »

En pleine élection législative lorsque la grève a commencé, David Derrouet accuse publiquement certains grévistes de « manœuvre politique » et dénonce le soutien « de l »UMP et du Front de gauche » dans une lettre à l’attention des habitants de Fleury-Mérogis.
Suppléant de Malek Boutih, élu dimanche soir sur la dixième circonscription, il ne s’est pas exprimé sur la question avant dimanche « par devoir de réserve en tant que candidat. » Pour lui, la colère « d’une minorité d’agents » serait le fruit de certaines « incompréhensions » pour lesquelles il admet « devoir être pédagogue. »
Sérieusement mis en cause dans leurs méthodes et dans le fondement de leur mouvement, les délégués syndicaux CGT et CFDT refusent de « passer pour des pourris » et expliquent leur action : « Le maire nous accuse de manœuvre politique pour détourner l’attention de nos accusations. Si nous faisons grève, c’est à la demande de certains personnels qui n’en peuvent plus de ce management d’intimidation » et décrivent leurs conditions de travail comme « infernales. »
 Pour illustrer la situation, ils prennent pour exemples les cas de contrats à durée déterminée dits « vacataires », qui attendent la stabilisation de leur emploi, mais vont plus loin en parlant de plusieurs « mises au placard » de certains personnels « qu’on voudrait voir s’en aller sans histoire. » 
Les discussions et la situation restaient totalement bloquées vendredi soir. Après une journée de mobilisation devant la mairie, les agents grévistes se sont rendus à la sortie des écoles et des centres de loisirs de la ville pour expliquer leur démarche aux parents d’élèves. C’est seulement ce lundi que les négociations ont repris, le maire nouvellement élu ayant promis d’accéder a plusieurs revendications des agents en grève. Le piquet de grève n’est pourtant pas levé se matin, les grévistes exigeant une promesse écrite de la part de la mairie avant de reprendre le travail.

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